« Vieillir en étant soi-même »

Appel de participation pour les entrevues dirigées du projet « Vieillir en étant soi-même », circa 2002.

2001

« Vieillir en étant soi-même »

Photo du RLQ au Sommet des Peuples des Amériques à Québec, avril 2001.

Poursuivant ses objectifs de mettre à l’avant-plan les enjeux vécus par les lesbiennes âgées, le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ-QLN) initie en 2001 sa première enquête. En collaboration avec l’Alliance de recherche IREF/Relais-femmes sur le mouvement des femmes québécoises (ARIR), l’enquête s’intitule « Le défi de l’adaptation des services résidentiels aux besoins des lesbiennes âgées », mieux connue sous son titre abrégé « Vieillir en étant soi-même ». Cette étude réalisée par  les chercheuses Line Chamberland et Johanne Paquin consiste, dans un premier temps, en une revue de littérature sur les lesbiennes âgées et, dans un second temps, à mener des entrevues avec des gestionnaires de services d’hébergement pour produire un rapport synthétisé sur la situation. Dans la continuité de ce projet, le RLQ débute ensuite des entrevues dirigées auprès de lesbiennes âgées vivant en résidence autonome dans le but de documenter leurs récits.

Durant cette même année, le RLQ organise des ateliers liés directement au projet «Vieillir en étant soi-même» dans plusieurs grandes villes canadiennes, en commençant par Ottawa lors de la conférence « La résistance des femmes, de la victimisation à la criminalisation », organisée par l’Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry (ACSEF) et l’Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel (ACCCACS). Le RLQ se déplace ensuite à Saskatoon lors de la conférence « A health odyssey » du 519 Chruch Street Community Center (The 519).

Du 16 au 21 avril, le RLQ assiste au Sommet des Peuples des Amériques à Québec, soit une alternative au Sommet des Amériques, dans le but de contester la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA) prônant, dans un contexte de mondialisation, des droits sans restriction auprès des investisseurs étrangers. En signe de protestation, le RLQ participe à la Marche des femmes pour la résistance et à la Grande Marche des peuples.

Photo prise durant l’expo-vente du temps de fêtes le 13 décembre 2001, tirée du bulletin d’information du RLQ, mars 2002.

Pour terminer l’année, le RLQ organise une expo-vente du temps des fêtes au Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (aujourd’hui le CC LGBTQ+), où 13 exposantes lesbiennes présentent des photos, des aquarelles, des vitraux, des sculptures, des peintures et d’autres objets insolites.

« De l’Espoir à l’Horizon »

Dépliant de recrutement des membres « Quand les dames de cœurs [sic] décident de mettre des as dans leur jeu », circa 2000.

2000

« De l’Espoir à l’Horizon »

Nouvelle identité visuelle du RLQ, 2000.

Le nouveau millénaire s’amorce avec de nouveaux projets qui s’adressent spécifiquement aux besoins des lesbiennes aînées. On lance d’ailleurs un projet parapluie nommé « De l’Espoir à l’Horizon », qui s’étendra sur plusieurs années et ayant comme objectif, à court terme, le déploiement d’une ligne téléphonique de soutien aux lesbiennes aînées qui vivent de l’isolement. Malheureusement, cette action ne verra pas le jour, faute de moyens. Néanmoins, cela n’a pas freiné l’ambition du Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) d’élargir son implication auprès des lesbiennes aînées dans de futurs projets.

D’ailleurs, c’est cette même année que le RLQ participe à titre de partenaire à une recherche, menée par l’Université McGill, intitulée « La recherche sur les besoins en santé et services sociaux des aîné-es gais et lesbiennes et de leurs familles : une exploration dans quatre villes canadiennes », publiée en 2006.

Le 23 septembre, à l’UQÀM, la Table de concertation des lesbiennes et des gais du Québec (TCLGQ, devenu le Conseil québécois LGBT) organise un colloque intitulé « Nos communautés en marche » afin de préparer la venue de la 2e édition des États généraux de la communauté, prévue en 2004. Le RLQ a l’opportunité d’y donner un atelier sur la santé des lesbiennes, en collaboration avec Projet10 et Cap-Sida Montérégie, alimentant entre autres des discussions sur l’adaptation des services sociaux et des services de la santé, ainsi que sur le vieillissement des lesbiennes.

Des Québécoises à la Marche des femmes de New York, le 17 octobre 2000.

L’incontournable événement de l’année 2000 est sans conteste la Marche mondiale des femmes (MMF). Néanmoins, des modifications ont été apportées sans consultation des parties concernées : les « revendications lesbiennes » figurant au sein des revendications mondiales et nationales ont en effet été remplacées par le terme plus générique « orientation sexuelle ». De ce fait, le collectif Amazones d’hier, lesbiennes d’aujourd’hui (AHLA) se désiste, argumentant que « ce qui n’est pas nommé n’existe pas ».

« (….) Notre groupe a décidé de se retirer de la Coalition [contre la violence et la pauvreté/COCO-MMF] ainsi que de la Marche mondiale. Cette décision est survenue après la lecture des documents concernant les revendications mondiales et nationales de la Marche. (…) Nous savions qu’il était impossible de revenir sur les termes des revendications 10 et 11 au niveau mondial. Cependant, nous avions pensé qu’il aurait été possible que les lesbiennes soient nommées dans toutes les revendications nationales. Il n’en est rien. » – Lettre de désistement d’AHLA à l’intention de la COCO-MMF, Christine Serra, circa 1999.

« La marche mondiale des femmes : à chaque jour son thème ».  La Presse, 10 octobre 2000. Photo : Alain Roberge.

Le RLQ a presque emboîté le pas, mais après réflexion, il prend la décision de tout de même participer aux marches de Washington, New York, Ottawa, Montréal, du Nord (Saint-Laurent) et enfin à celle de l’Est (Hochelaga), faisant une escale au Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (aujourd’hui le CC LGBTQ+) afin d’y prononcer de vive voix les revendications lesbiennes préalablement choisies. Cette action fut accompagnée d’une lettre de déception dédiée aux entités concernées :

« Il a toujours été clair, depuis le début de l’organisation de cette marche, que le RLQ était l’organisme représentant les lesbiennes. Or, la façon dont certaines décisions regardant les revendications lesbiennes ont été prises ne semble pas respecter cet état de fait. Le texte de la revendication sur la discrimination envers les lesbiennes (…) a été mis de côté et la version finale des revendications lesbiennes n’a pas été approuvée par le RLQ. Le texte inclus dans les revendications québécoises ne respecte en rien les propositions faites par nos membres lors des assemblées spéciales sur la question. » – Lettre de déception du RLQ adressée au COCO de la MMF, 19 novembre 1999.

La fin de cette année mouvementée donne lieu à la modification de l’identité visuelle du RLQ. En effet, le nouveau logo créé par Josée Bélisle sera adopté jusqu’en 2013.

Affiche promotionnelle de « La danse du Thé » au bar Sisters, 30 avril 2000.

« Grand succès pour la Marche des femmes : Un mouvement solidaire a pris forme », par Claudine Metcalfe, dans Fugues, novembre 2000.

Les droits clandestins

Affiche préliminaire du projet « Les droits clandestins » (phase 01), circa 2000.

1999

Les droits clandestins

Couverture du rapport d’enquête préliminaire (Phase 01), version longue, circa 2001

C’est à l’aube de l’an 2000 que le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) initie sa première recherche intitulée « Les droits clandestins – Peur de passer pour », dans le but d’expérimenter une stratégie globale d’intégration de la réalité des lesbiennes dans les structures et activités d’organismes dédiés aux femmes. Ce projet se déroulera en deux phases et s’étalera sur plus d’une décennie. La première phase consistait à identifier les degrés d’ouverture des organismes concernés face aux besoins et aux réalités des femmes de la diversité sexuelle afin de relever les obstacles à leur pleine intégration. Le RLQ tentait ensuite de dégager des pistes de solution aux entraves liées à l’intégration de ces femmes dans ces organismes. L’objectif était de brosser un portrait des ressources disponibles, en plus de mener des ateliers d’éducation populaire sur le sujet. Le rapport de l’enquête de la première phase du projet est publié en juillet 2001 par Diane Bélanger.

C’est également cette même année que le RLQ emménage dans son premier bureau permanent au 477 St-François Xavier, tout près des anciens locaux de l’Association des Femmes Sourdes de Montréal (MFSM).

Demande de subvention pour la conférence lesbienne
pancanadienne, juillet 2000. 

En décembre 1999, lors de la consultation sur l’égalité des genres par Condition Féminine Canada (aujourd’hui Femmes et Égalité des genres Canada), et plus précisément pendant un caucus lesbien, le RLQ s’engage à marrainer un projet de conférence lesbienne pancanadienne d’ici l’automne 2003, constatant :
« (…) l’urgence de permettre à des représentantes lesbiennes de tout le Canada de se rencontrer pour identifier les tendances, évaluer les questions émergentes et développer des plans et des stratégies pour remédier à l’invisibilité des lesbiennes dans les groupes de femmes, les groupes gais, les groupes de défense de l’égalité et dans toute la société. » (D’après le document : Afficher nos couleurs – conférence lesbienne pancanadienne, s.d., RLQ.)

Malheureusement, cette conférence n’aura jamais lieu malgré des efforts soutenus pendant près de six ans.

Lesbombe

Bulletin « Lesbombe », mars 1998.

1998

Lesbombe

Photo de la première rencontre préparatoire à la Marche mondiale des femmes (MMF), octobre 1998.

À la suite de la promotion de l’organisme à l’échelle provinciale, le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) s’implique, dès 1998, sur ses premiers dossiers politiques. Débute ainsi le lancement du premier site web officiel du RLQ (indexé sur la Toile du Québec), suivi du lancement de son premier bulletin d’information intitulé « Lesbombe ».

En avril, le RLQ organise un colloque-débat accompagné d’ateliers sur la reconnaissance des conjointes de même sexe. Préoccupé par les changements législatifs à venir, le RLQ siège également à la Coalition québécoise pour la reconnaissance des conjoints et conjointes de même sexe, organisation ayant fait pression sur le gouvernement de Lucien Bouchard pour le dépôt d’un avant-projet de loi de type omnibus sur la question des unions de fait :
« D’une part, nous avons cherché à dégager les principales implications pouvant découler d’une reconnaissance des conjointes de même sexe et de rendre cette information accessible. D’autre part, il s’agissait de consulter la communauté lesbienne afin de pouvoir émettre des recommandations à la prochaine assemblée générale. L’adoption de ces recommandations représentera la position officielle du RLQ/QLN sur cette question. » – Invitation à la journée de réflexion sur la reconnaissance des conjointes de même sexe, 1998.

Tract de la plénière « Citoyennes à part entière », décembre 1998.

Énoncé des revendications 10 et 11 concernant les droits des personnes homosexuelles. Collage du RLQ fait à partir des documents afférents à la MMF, circa 1998.

Le 18 octobre de la même année, le RLQ représente les lesbiennes à la première rencontre préparatoire de la Marche mondiale des femmes (MMF) de l’an 2000 pour y faire valoir des revendications spécifiques à celles-ci, abrégées plus tard sous les revendications mondiales #10 & #11.

C’est au terme de l’année, lors de la semaine de la citoyenneté, qu’a lieu la première assemblée générale officielle du RLQ. Elle s’insère dans le cadre de la plénière nommée « Citoyennes à part entière » se déroulant du 4 au 6 décembre. Une vaste programmation est proposée en dehors de l’assemblée afin d’offrir des activités d’ateliers-causeries, des projections vidéo, des ateliers de danse, des soirées de billard et même des parties de badminton!

Deuxième Congrès de Fondation

Cahier de programmation du « Congrès, Prise 2 », 14-15 juin 1997.

1997

Deuxième Congrès de Fondation

Invitation aux consultations pour le « Congrès, Prise 2 » intitulé « Pourquoi cette formule? », 1997.

Les 14 et 15 juin 1997 se tient le deuxième Congrès de Fondation du Réseau des Lesbiennes du Québec organisé par un second comité provisoire (CPRLQ II). Ce « Congrès, Prise 2 » a pour axe central l’adoption des statuts et règlements de l’organisme, ainsi que la mise au point de ses valeurs et objectifs.

Aussi, afin de planifier les orientations du futur Réseau et de dresser un portrait des besoins des lesbiennes au Québec, le CPRLQ II organise durant l’année 1997 des consultations régionales à Montréal, à Québec, en Estrie et en Montérégie, de même que dans les régions Chaudière-Appalaches, Lanaudière, Laurentides et Mauricie.

Invitation au party-bénéfice « MeowMix » au profit du RLQ, 16 novembre 1997.

« Nous voulions pouvoir bénéficier des nombreux fruits de ces réflexions pour connaître le pouls de la communauté quant aux orientations et aux actions que devrait porter cette organisation. Nous voulions aussi laisser l’espace et le temps pour que l’ensemble d’entre vous puisse s’exprimer et prenne une part active dans la création de celle-ci. »  – Consultations pour le Congrès de Fondation II, « Pourquoi cette formule? », 1997.

Cette deuxième assemblée officielle compte près de 150 lesbiennes et donne lieu à l’élection du premier conseil d’administration du Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN). On célèbre d’ailleurs la naissance officielle du RLQ par une ovation debout. La première réunion des administratrices a lieu le 12 juillet 1997. 

C’est également au cours de l’année 1997 que le RLQ s’affiche dans le milieu communautaire en participant à ses premiers événements tels que Divers/Cité à Montréal et la Fête Arc-en-ciel de Québec, et ce, en plus d’organiser ses premières soirées-bénéfice dans des bars.

Article du Magazine Treize. Dossier sur le Réseau des Lesbiennes du Québec, printemps 1997.

Congrès de Fondation I

Flyer du spectacle « Rebelles un jour, rebelles toujours », 7 décembre 1996.

1996

Congrès de Fondation I

Premier logo du RLQ, réalisé par Suzanne Drapeau, septembre 1996.

Les 1er, 2 et 3 mars 1996, la Table de concertation des lesbiennes et des gais du Québec (connue aujourd’hui sous le nom de Conseil québécois LGBT) tient ses premiers États généraux de la communauté lesbienne et gaie du Grand Montréal pour faire le bilan des recommandations du rapport  « De l’illégalité à l’égalité », publié par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse en 1994. C’est à ce moment qu’une douzaine de femmes lesbiennes se regroupent pour former le Comité provisoire du Réseau des Lesbiennes du Québec (CPRLQ). Elles présenteront, après un atelier sur leurs besoins spécifiques, six recommandations, dont une est la création d’un réseau provincial pour les lesbiennes.

Photos du Congrès de Fondation I – Assemblée Générale, 8 décembre 1996.

« Nous étions les seules à avoir des ateliers non mixtes pendant toute la durée des États généraux. N’est-ce pas là en soi une réponse que de vouloir faire le point entre nous sur notre situation ? (…) Il nous [apparaissait] essentiel aussi de nommer qui nous sommes, de connaître notre histoire, notre réalité comme communauté lesbienne, nos droits (…). Un réseau provincial de lesbiennes est en train de poindre à l’horizon… »  – Michèle Rolland – Plein feu sur les lesbiennes, États généraux sur les droits des gais et lesbiennes à l’UQÀM, mars 1996.

Quelques jours après la tenue des États généraux de la communauté lesbienne et gaie du Grand Montréal, soit le 18 mars 1996, le comité provisoire du Réseau des Lesbiennes du Québec (CPRLQ, aujourd’hui le RLQ/QLN) se réunit officiellement pour une première fois. L’adoption du premier logo du Réseau des Lesbiennes du Québec/Quebec Lesbian Network suit quelques mois plus tard en septembre, en même temps que la réception de ses lettres patentes lui conférant le statut officiel d’organisme.

Puis, les 7 et 8 décembre 1996 se tient la première assemblée générale du Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN), mieux connue sous le nom du Congrès de Fondation I. Durant une fin de semaine complète, on y présente des ateliers, des films et un grand spectacle intitulé « Rebelles un jour, rebelles toujours ».