La suspension

2011

La suspension

L’année 2011 est une année particulière puisque le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) suspend toutes ses activités faute de coordonnatrice au sein de l’équipe.

** Pour nous racheter de l’absence de contenu, voici quelques affiches créées au fil des ans pour divers événements de danse du RLQ. **

Affiche de la « Danse printanière » du RLQ, au Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (CCLGBTQ), 1er juin 2002.

Affiche de la soirée cabaret et danse du RLQ au Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (CCLGBTQ), 1er octobre 2004.

Affiche de la « Danse de la Chandeleur » du RLQ, au Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (CCLGBTQ), 30 janvier 2004.

Les…Biennes se retrouvent

Page couverture du calendrier lunaire 2007 du RLQ, 2006.

2006

Les…Biennes se retrouvent

« Les Outgames tracent un bilan positif », dans le journal Métro, 7 août 2006.

L’année 2006 marque officiellement le 10e anniversaire de la constitution du RLQ! Pour cette occasion, le RLQ organise sa propre Journée de Visibilité Lesbienne (JVL) le 21 octobre, indépendamment de celle de Gai Écoute (maintenant Interligne) qui la célèbre en mars de la même année. Deux Journées de Visibilité Lesbienne distinctes sont donc célébrées en l’espace d’une année!

Le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) a cependant de son côté l’ambition de reprendre la formule des Journées d’Inter-Actions Lesbiennes qui ont eu lieu de 1982 à 1992 et qui étaient principalement organisées par le groupe Les Biennes.  C’est dans cette visée que le RLQ organise deux journées de célébrations sous le thème « Les…Biennes se découvrent et se retrouvent 10 ans plus tard ! » au Y des femmes de Montréal

Le 20 octobre, le RLQ lance un calendrier lunaire commémorant les dates importantes de l’histoire lesbienne. Ce calendrier est composé d’un visuel comportant strictement des œuvres soumises par des lesbiennes et qui sont accompagnées de poèmes haïkus composés par la poétesse Janick Belleau.

Pour la Journée de Visibilité Lesbienne du 21 octobre, on présente des ateliers, en plus de faire la projection de films et de lancer des livres en présence d’auteures telles que Dominique Bourque et Nicole Brossard. Enfin, pour clôturer, le spectacle « Les lesbiennes sont partout, mais nulle part dans l’his-toire! » est présenté.

Affiche promotionnelle du 10e anniversaire du RLQ, octobre 2006.

Rapport synthèse de l’enquête « Les besoins en santé et en services sociaux des gais et lesbiennes et de leur famille au Canada », par Shari Brotman, Bill Ryan et Elizabeth Meyer, École de service social de McGill, mars 2006.

On ne pourrait pas parler de l’année 2006 sans faire mention des Outgames Mondiaux (également connus sous le nom de Rendez-Vous Montréal 2006), qui se déroulent du 26 juillet au 5 août. Cet événement réunit des dizaines de milliers d’athlètes de la communauté de partout à travers le monde, ainsi que des centaines de milliers de touristes. L’événement est historique. En dehors des compétitions sportives, une Conférence internationale sur les droits humains des personnes LGBT est également organisée. Cette conférence, qualifiée de « plus grande conférence LGBT jamais tenue », réunit près de 1500 délégué·es donnant des ateliers sur la question (Outgames mondiaux 2006, sur Wikipédia, consulté le 12 novembre 2021). Ceci donne d’ailleurs lieu à la Déclaration de Montréal sur les droits humains des personnes LGBTQ+, déclaration qui existe encore à ce jour et qui fut remise à l’Organisation des Nations Unies (ONU) par la même occasion.

Du côté des enquêtes, 2006 voit sortir les résultats de l’étude « Les besoins en santé et en services sociaux des gais et lesbiennes et de leurs familles au Canada » initiée par des chercheurs de l’École de service social de l’Université McGill en 2000, en partenariat avec le RLQ.

Présentation du spectacle « Les lesbiennes sont partout, mais nulle part dans l’his-toire », tiré de la programmation du 10e anniversaire du RLQ, octobre 2006.

De plus, l’année est marquée par la sortie du film « Portraits de lesbiennes aînées », dont le tournage a débuté en 2001. Ce documentaire est intrinsèquement lié au projet « Vieillir en étant soi-même », et ce, à travers son volet d’éducation populaire. En effet, la vidéo se veut un outil de sensibilisation pour les médecins, les infirmiers et infirmières ainsi que les différent·es intervenant·es œuvrant avec les lesbiennes âgées. Le film est d’ailleurs présenté à la Journée de Visibilité Lesbienne (JVL) du RLQ en 2008, à la Journée de lutte contre l’homophobie (17 mai) de 2009, au Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CÉAF) d’Hochelaga-Maisonneuve, et enfin au Forum social québécois de 2009, pour ne citer que ceux-ci. 

L’année 2006 est également marquée par l’opération de la phase 2 du projet « Les Droits Clandestins », qui, rappelons-le, était le premier projet d’enquête du RLQ, débuté en 1999. Après avoir recueilli des données sur l’ouverture des intervenant·es envers les lesbiennes dans les centres de femmes durant la première phase  du projet, la seconde phase se distingue par une tournée à travers trois centres de femmes au Québec (Cowansville, Verdun et Drummondville). Cette tournée a comme objectif de diriger des ateliers de discussion avec les usagères de ces établissements grâce à une trousse à outils de sensibilisation à la lesbophobie. Tout cela dans le but de produire un plan d’intégration des lesbiennes au sein des structures de ces organismes et ainsi combattre leur exclusion. Le rapport final d’enquête est déposé en 2007 et mène à des gains inattendus, puisqu’en 2008 ce sont 20 centres de femmes de la Table régionale des centres de femmes de Montréal métropolitain Laval qui acceptent d’intégrer une journée « Info-lesbienne » à leur programmation (D’après le procès-verbal de la réunion datant du 31 janvier 2008, par le Réseau des Lesbiennes du Québec).

À quoi rêvent les lesbiennes?

2010

À quoi rêvent les lesbiennes?

Le 29 janvier 2010, la ministre de la Justice, procureure générale et ministre responsable de la lutte contre l’homophobie, Kathleen Weil, annonce l’élaboration d’un plan d’action de lutte contre l’homophobie en mettant en place un nouveau comité interministériel chargé de mettre en œuvre la politique. Ce comité interministériel se charge de faire un suivi entre le cabinet et la ministre tout en veillant à ce que le plan d’action 2011-2016 ne s’écarte pas des attentes ainsi que des réalités des organisations communautaires et LGBTQ+, et ce, tout en collaborant avec le comité de liaison LGBT composé d’une cinquantaine d’organisations provenant de tous les milieux.

Le 2 octobre 2010 a lieu le premier colloque sur la visibilité lesbienne du Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) organisé en collaboration avec le Centre de solidarité lesbienne, la revue Treize, la FFQ et la Coalition des familles LGBT sous le thème « À quoi rêvent les lesbiennes? Quelle est leur vision d’une utopie lesbienne? ». Rappelons qu’avant cette nouvelle édition de 2010, le RLQ avait organisé deux Journées de Visibilité Lesbienne (JVL de 2006 et de 2008) indépendamment de celles organisées par Gai Écoute (aujourd’hui Interligne).

Les organisations lesbiennes participantes ont préféré tenir cette journée en octobre afin de se réapproprier leur histoire et s’offrir une journée en dehors des activités liées au 8 mars, soit la Journée internationale des droits des femmes.

« Politique de lutte contre l’homophobie – Le comité interministériel est formé », dans RGMag, 2010.

« Politique contre l’homophobie, une coalition se forme », dans Fugues, juin 2010.

« En effet, pour nous, la journée internationale des femmes est celle de l’ensemble du mouvement des femmes, dans toute sa diversité. C’est pourquoi, à l’occasion du 8 mars, nous préférons inviter les lesbiennes à appuyer les revendications du mouvement des femmes (…). » – Visibilité lesbienne, Une journée toujours à l’agenda, RLQ, 2010.

Du côté de son implication auprès des lesbiennes aînées, le RLQ fait deux présentations sur les diverses réalités auxquelles celles-ci sont confrontées. Le  RLQ prend une première fois la parole le 16 mars lors du Colloque sur l’âgisme « Situation des personnes âgées au Québec – constats et perspectives » à l’UQÀM, organisé en collaboration avec le Festival de films sur les droits de la personne de Montréal (FFDPM) dans le cadre de la Semaine d’action contre le racisme. Le RLQ prend également la parole le 12 mai dans le cadre des activités entourant la Journée internationale de lutte contre l’homophobie du 17 mai lors d’un dîner de partage sous le thème « Être lesbienne à 20 et à 60 ans », organisé par Femmes du monde à Côte-des-Neiges.

Le 9 mars, c’est durant la Radical Queer Week, que le RLQ donne son atelier sur la lesbophobie, présenté durant les États généraux des communautés LGBT du Québec de 2004.

Le RLQ participe par ailleurs à la 7e édition du Festiv’Elle (Festival international des femmes de Montréal) alors que des hommages étaient rendus à Germaine Beaulieu, Nicole Brossard, Pol Pelletier et Diane Gousse.

Affiche de la Journée de Visibilité Lesbienne, courtoisie du Centre de solidarité lesbienne, octobre 2010.

Politique de lutte contre l’homophobie

« Les premiers gais sortis du placard – Dossier Vieillir Cool », dans la « Cyber presse » [La Presse en ligne], 31 janvier 2009.

2009

Politique de lutte contre l’homophobie

Page de présentation du projet « Citoyennes à part entières et pour la vie », Fédération des Femmes du Québec, circa 2008.

Un grand événement pour le Québec survient en décembre 2009 à la suite du dépôt du rapport de consultation « De l’égalité juridique à l’égalité sociale » par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) d’après les travaux du Groupe de travail mixte contre l’homophobie datant de mars 2007. Enfin, la Politique nationale québécoise de lutte contre l’homophobie est dévoilée par la ministre de la Justice et procureure générale Kathleen Weil.

Du côté des projets, c’est après les retombées de l’enquête « Vieillir en étant soi-même » du Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) que plusieurs entrevues sont accordées aux médias en 2009 pour des dossiers spéciaux portant sur les aîné·es gais et lesbiennes. De plus, le Réseau participe au comité-conseil sur les femmes aînées de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) avec l’ambition de produire un outil de formation sous le thème « Citoyennes à part entière et pour la vie » visant à assurer la sécurité économique des aînées par le biais d’une trousse de formation.

Cette même année, le Réseau donne son appui au projet de Chaire de recherche sur l’homophobie (aujourd’hui nommée Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres, DSPG). Cette Chaire sera constituée deux ans plus tard lors du déploiement du premier Plan d’action gouvernemental de lutte contre l’homophobie en 2011. Enfin, le RLQ participe également aux célébrations du 25e anniversaire de Fugues Magazine.

« La neige brûle »

2008

« La neige brûle »

En 2008, le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN)  débute l’année en force avec une initiative de mobilisation pour la défense des droits collectifs de la paix et de l’environnement en réponse aux pratiques des conservateurs sous l’administration Harper. Une manifestation sous flambeaux est organisée conjointement par le RLQ et le Conseil québécois des gais et des lesbiennes (CQGL, aujourd’hui le CQ LGBT). Cette idée est à l’origine d’une résolution prise par l’Assemblée des mouvements sociaux présents au Forum social québécois de la dernière année : « C’est aussi (…) l’occasion de démontrer que les gais et les lesbiennes sont des citoyens à part entière de la société et qu’ils ont à cœur de défendre une cause aussi importante pour la planète et l’humanité que l’environnement (…) [Nous convions les gens à emmener] chandelles, lampions, lanternes, tout ce qui fait une petite flamme qui brillera pour la planète. »  – Steve Foster dans Fugues, février 2008.

En plus d’organiser une manifestation aux flambeaux en plein mois de janvier, le RLQ encourage les participant·es à porter des brassards verts pour la cause environnementale et à allumer des feux à la grandeur du Québec pour que le gouvernement Harper freine « son attitude méprisante et dangereuse envers les enjeux environnementaux. » – Rapport annuel du RLQ 2007-2008. 

Cette mobilisation n’est pas la seule encouragée par le RLQ pour faire opposition aux pratiques des conservateurs, puisque le Réseau participera également à deux actions conjointes avec la Fédération des femmes du Québec (FFQ). En effet, la première prend la forme d’une pétition pour la sauvegarde du système de santé publique et contre la prolifération du financement des assurances privées en santé. La seconde action conjointe est une campagne de cartes postales adressées directement au cabinet du premier ministre Stephen Harper pour exiger que celui-ci tienne sa promesse concernant la pleine rétroactivité du supplément de revenu garanti pour les aîné·es, sous le slogan « Monsieur Harper, j’ai de la mémoire ».

De plus, le RLQ participe au comité d’encadrement du projet de formation «  Violence sexuelle subie par les aînées : briser le tabou pour mieux supporter les femmes » qui fait partie de la trousse SOS ABUS, une initiative de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR).

« Les gais pour l’environnement » par André C. Passiour, dans Fugues, février 2008.

Invitation à la mobilisation collective « La neige brûle », le 26 janvier 2008.

Du côté des événements, le RLQ diffuse le documentaire « Audre Lorde : le racisme, l’écriture et la construction du pouvoir » au colloque Catharsis d’Ethnoculture, le 24 mai, ainsi qu’à la soirée interculturelle « Femmes d’ici et d’ailleurs : même combat contre la lesbophobie » au Centre des femmes d’ici et d’ailleurs de Villeray (CDFIA) : 

« Comment lutte-t-on quand on est lesbienne noire dans un monde hétérosexuel et blanc, Américaine face aux pays soumis à l’impérialisme et, pour les féministes, blanches face à des féministes noires? » – Tiré de la programmation du Colloque Catharsis, 2008.

Cahier de programmation du colloque Catharsis, d’Ethnoculture, mai 2008.

De plus, dans le cadre de la Journée de lutte contre l’homophobie (17 mai), le Réseau assiste à la conférence de presse dévoilant les résultats du sondage Léger en lien avec la campagne de la Fondation Émergence « L’homosexualité n’est pas une maladie ». 

Le 25 septembre, le RLQ assiste à l’ouverture officielle du Centre de solidarité lesbienne (CSL), anciennement le Groupe d’Intervention en Violence Conjugale chez les Lesbiennes (GIVCL). Cet établissement est d’ailleurs le premier « centre offrant des services aux lesbiennes modelés sur les centres de femmes ». – Rapport annuel du RLQ 2008-2009.

Du côté de la Journée de Visibilité Lesbienne (JVL), le RLQ opte pour la reprise de sa formule indépendante de 2006 en organisant une reprise de son événement 10e anniversaire « Take 2 ». Cette fois-ci, l’événement se déroule le 8 novembre en soirée uniquement, et propose la diffusion du vidéo « Être lesbienne » suivi d’un spectacle musical au Centre des loisirs du Sacré-Cœur.

Affiche de la Journée de Visibilité Lesbienne du 8 novembre 2008 « 10e anniversaire du RLQ take 2 », par le RLQ et le Réseau Vidé-Elle, novembre 2008.

Égalité et solidarité

Mémoire « S’engager pour l’égalité sociale des membres de la communauté LGBT », Conseil québécois des gais et des lesbiennes (CQGL; CQ LGBT), octobre 2007.

Plate-forme pour l’égalité des femmes « Les enjeux concernant l’égalité des femmes et des hommes et l’égalité des femmes entre elles : engagements pour une société juste et solidaire », G13, février 2007.

2007

Égalité et solidarité

« Un demi-million $ aux aînés gais » dans La Voix de L’Est, 4 mai 2009.

À n’en point douter, 2007 est une année marquée par l’apport collaboratif du Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) dans divers dépôts de mémoire représentant les revendications d’organismes LGBTQ+ et communautaires.

Il y a d’abord la signature de la plate-forme électorale féministe et politique du Groupe des 13 (G13) intitulée « Les enjeux concernant l’égalité des femmes et des hommes et l’égalité des femmes entre elles : engagements pour une société juste et solidaire » en vue des élections provinciales du 26 mars 2007. Le RLQ contribue également aux consultations sur les difficultés vécues par les lesbiennes au sein de métiers non traditionnels dans le cadre du projet de Politique d’égalité des femmes et des hommes de la Ville de Montréal, en octobre.

Le RLQ participe par ailleurs aux consultations menant à la rédaction du mémoire « S’engager pour l’égalité sociale des membres de la communauté LGBT sans accommodements » du Conseil québécois des gais et lesbiennes (CQGL, aujourd’hui le CQ LGBT) dans le cadre des audiences nationales de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodements reliées aux différences culturelles en décembre. Le RLQ participe aussi à la rédaction du mémoire « Pour que l’égalité des droits humains soit une égalité de fait » (Archives du Réseau des Lesbiennes du Québec et WikiAcA, 2021. Ce document n’est pas publié) dans le cadre de la consultation générale de la commission des Affaires sociales relative au Projet de loi 63 modifiant la Charte des droits et libertés de la personne pour y inclure expressément que « les droits et libertés énoncés dans la Charte sont garantis également aux femmes et aux hommes » (D’après le Projet de loi numéro 63 (2008, chapitre 15), Loi modifiant la Charte des droits et libertés de la personne, sanctionnée le 12 juin 2008, par l’Éditeur officiel du Québec, 2008).

« Plus d’un demi-million de dollars pour le bien-être des aînés gais et lesbiennes », dans Fugues, juin 2009.

Dépliant promotionnel du RLQ réalisé par Suzanne Vertue en 2007.

Enfin, le RLQ a l’opportunité de déposer son mémoire sur l’adaptation des services résidentiels aux lesbiennes aînées « Vieillir en étant soi-même », ainsi que son documentaire « Portraits de lesbiennes aînées » à la ministre Marguerite Blais dans le cadre de la Commission des aînés de 2008. Suite à cette action, le RLQ obtient une subvention de 120 000$ sur trois ans afin de financer la diffusion du documentaire sur les lesbiennes aînées dans les résidences pour personnes âgées. Le documentaire est d’ailleurs présenté au Festival 50+ de Vancouver et à la Cité des retraités NDF en 2009.

C’est aussi en 2007 qu’a lieu le premier Forum social québécois, du 23 au 26 août. L’événement s’est terminé par une marche manifestive de 2000 personnes dans les rues de Montréal.

« Il s’agissait du plus grand rassemblement de la gauche dans l’histoire du Québec. Ainsi les mouvements communautaires, syndicaux, féministes, écologistes, étudiants, LGBT, autochtones (…) de tous les horizons ont travaillé à affirmer leur solidarité et leur volonté de poursuivre des actions en commun. » – Rapport annuel du RLQ 2007-2008. 

« Un ghetto lesbien », Patrick Lagacé, dans « Cyperpresse » [La Presse en ligne], 15 mai 2007.

En plus de participer à la marche, le RLQ siège à une table ronde du Forum sous la thématique « Quand les lesbiennes se visibilisent – un prix à payer quand on sort de l’invisibilité », une prise de parole faite directement en réaction à Patrick Lagacé, qui qualifiait le projet d’ouverture d’une résidence lesbienne de « ghetto lesbien » (D’après un article « Un ghetto lesbien » de Patrick Lagacé dans « Cyberpresse » (le blogue en ligne de La Presse), 15 mai 2007.)  dans un article paru sur le blogue en ligne de La Presse.

Habitations Lavande

« Oui au mariage entre conjoints homosexuels », dans le journal Métro, 18 juin 2003.

2005

Habitations Lavande

L’année 2005 est marquée par le lancement tant attendu de deux études, soit « Vieillir en étant soi-même » et « Être femme et lesbienne dans un métier traditionnellement masculin ». Le lancement est réalisé le soir de la Saint-Valentin sous le thème « Porto et chocolat » au Pavillon J.-A.-DeSève de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM).

L’étude sur l’adaptation des services résidentiels pour les lesbiennes âgées (Vieillir en étant soi-même), initiée par le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN), démontre l’isolement majeur des lesbiennes âgées. Face à ce constat, le RLQ participe à la formation d’un comité nommé les Habitations Lavande, nourrissant l’espoir d’ouvrir une résidence pour lesbiennes âgées semi-autonomes dont le nom serait la « Résidence Jeanne d’Arc Jutras », en hommage à l’auteure lesbienne du même nom. Néanmoins, et ce, malgré des efforts soutenus du comité pendant cinq ans, l’absence d’un lieu convenable met un terme au projet.

Le RLQ, via son implication dans le comité-conseil : lesbiennes du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS), contribue à l’élaboration du Plan de développement et de consolidation des RQCALACS. Ce plan, présenté au ministre de la Santé et des Services sociaux Philippe Couillard, a pour objectif de dresser une estimation des besoins en matière d’intervention auprès des victimes d’agression sexuelle.

Proposition d’esquisse de la couverture du rapport « Vieillir en étant soi-même », circa 2005. 

C’est également cette même année qu’a lieu la première édition de la toute nouvelle mouture de la Journée de Visibilité Lesbienne (JVL) organisée par Gai Écoute (aujourd’hui Interligne), sous forme d’un colloque intitulé  Les lesbiennes sortent au Centre Saint-Pierre. Parmi les organisations participantes, on compte la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Égale Canada, la revue Treize, l’Association des mères lesbiennes du Québec (aujourd’hui la Coalition des familles LGBT) et bien sûr le Réseau des Lesbiennes du Québec. Rappelons qu’une telle journée n’avait pas eu lieu depuis 1992 et qu’avant cette date ces journées se nommaient Journées d’Inter-Actions Lesbiennes .

« Les lesbiennes existent; pourtant on ne les voit pas, on ne les entend pas. Manifestement, elles ne sont pas encore sorties du placard sur la place publique. » – Magalie Deleuze, tiré de l’invitation au colloque sur la visibilité lesbienne « Les lesbiennes sortent », 7 février 2005.

L’année est marquée par un événement majeur pour nos communautés, et ce, à l’échelle du pays, puisque le 20 juillet 2005 le mariage civil des personnes de même sexe est légalisé par la sanction du projet de loi C-38 au Parlement du Canada. Notons qu’avant cette date, « des décisions de tribunaux avaient déjà rendu le mariage entre conjoint[e]s de même sexe légal dans neuf des treize provinces et territoires canadiens [depuis] 2003 » (Mariage homosexuel au Canada, via Wikipédia, consulté le 11 novembre 2021).

Ceci étant dit, historiquement, c’est d’abord le mariage religieux qui précède le mariage civil pour les personnes de même sexe au Canada puisque c’est plutôt en janvier 2001 qu’a été célébré le premier double-mariage homosexuel entre Kevin Bourassa/Joe Varnell et Anne/Elaine Vautour (Bourassa K. et Varnell J. (2002). Just Married: Gay Marriage and the Expansion of Human Rights. Éditions Doubleday Canada; HB W/DJ éditions.) par la Metropolitan Community Church of Toronto, bien avant que l’État ne l’autorise.

Au Québec, c’est en mars 2004 que le premier mariage civil entre deux hommes homosexuels, Michael Hendricks et René Leboeuf, est célébré au palais de justice de Montréal à la suite d’un jugement de la Cour d’appel du Québec.

« Le mariage gai est officiellement légal », dans le journal Métro, 21 juillet 2005. 

Rapport de l’étude « Le défi de l’adaptation des services résidentiels aux besoins des lesbiennes âgées », par Line Chamberland et Johanne Paquin, 2005.

Envers et contre tout

Dépliant promotionnel des États généraux du 3 et 4 septembre 2004.

2004

Envers et contre tout

À l’occasion du 10e anniversaire du rapport de consultation de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) sur la violence et la discrimination envers les gais et les lesbiennes, intitulé « De l’illégalité à l’égalité », la Table de concertation des lesbiennes et des gais du Québec (TCLGQ, aujourd’hui le CQ LGBT) tient une seconde édition des États généraux des communautés LGBT du Québec sous le thème « De l’égalité juridique à l’égalité sociale ». Cette édition a pour but de faire un retour sur les recommandations formulées lors du colloque national Nos communautés en marche, tenu en 2000.

« Il est des plus pertinent et des plus important de faire le point sur l’état de nos communautés et de se demander si nos énergies ne devraient pas, à partir d’aujourd’hui, se transposer sur le plan social. En effet, c’est une chose d’atteindre une égalité de droit sur papier, s’en est une tout autre de parvenir à une égalité de fait dans la vie de tous les jours. » – Présentation des États généraux, par le comité organisateur des États généraux, septembre 2004.

Ces États généraux inspirent d’ailleurs les réflexions du Groupe de travail mixte contre l’homophobie, créé le 2 juin à l’occasion de la deuxième Journée de lutte contre l’homophobie, (aujourd’hui nommée la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie) par Michèle Courchesne, ministre des Relations avec les citoyens et de l’Immigration, (aujourd’hui renommé ministère à l’Immigration, à la Francisation et à l’Intégration). Le Groupe de travail passe ensuite sous la responsabilité du ministre de la Justice, Yvon Marcoux, pour finir sous l’égide de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) en 2005.

Au total, ce sont huit ministères, un organisme public, douze organismes des communautés LGBTQ+ et deux chercheur·es universitaires (Rapport de consultation du Groupe de travail mixte contre l’homophobie « De l’égalité juridique à l’égalité sociale : vers une stratégie nationale de lutte contre l’homophobie », publié en mars 2007, p.8.) qui forment le Groupe de travail mixte contre l’homophobie mandaté pour élaborer la future stratégie de lutte contre l’homophobie à travers la production d’un rapport de consultation reprenant la thématique des États généraux, « De l’égalité juridique à l’égalité sociale : vers une stratégie nationale de lutte contre l’homophobie ». Ce rapport est rendu public en mars 2007.

Le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) siège d’ailleurs à plusieurs reprises sur des comités du Groupe de travail mixte contre l’homophobie, dont celui du soutien aux communautés LGBT, celui de la santé et des services sociaux, de la famille, de la jeunesse, des aîné.es et enfin celui de la condition féminine. De plus, le RLQ tient durant ces États généraux un atelier intitulé « Invisibilité lesbienne et la lesbophobie : exister envers et contre tout », accompagné de la Table de concertation des lesbiennes et des gais du Québec (TCLGQ, aujourd’hui le CQ LGBT) et du Groupe d’Intervention en Violence Conjugale chez les Lesbiennes (GIVCL, aujourd’hui le Centre de solidarité lesbienne).

Cahier de programmation des États généraux des communautés LGBT du Québec, les 3 et 4 septembre 2004, par la Table de concertation des lesbiennes et des gais du Québec (TCLGQ), 2004.

« Systématiquement passées sous silence, les lesbiennes ont tenté d’exister envers et contre tout. Par exemple, au Québec nous avons maintenant la Journée nationale de lutte contre l’homophobie, mais le terme homophobie ne décrit pas complètement les expériences lesbiennes car il n’inclut pas le sexisme que les lesbiennes subissent. Pourrait-on inclure la lesbophobie qui s’adresse spécifiquement à l’oppression vécue par les lesbiennes? » – Tiré du descriptif de l’atelier « Invisibilité lesbienne et la lesbophobie : exister envers et contre tout », 2004.

Doublement discriminées

2003

Doublement discriminées

Pour la visibilité des lesbiennes, 2003 constitue sans doute une année charnière, notamment avec la création du comité de visibilité lesbienne de Gai Écoute (aujourd’hui Interligne). Ce comité, sur lequel le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ-QLN) siège avec d’autres organismes représentant les lesbiennes, sera tributaire de la création des premiers colloques sur la visibilité lesbienne.

« L’invisibilité des lesbiennes dans la société québécoise et jusqu’à un certain point dans la communauté gaie est devenue, de l’avis de plusieurs d’entre nous, un problème majeur pour l’épanouissement des lesbiennes et plus généralement pour celui de nos organismes. La difficulté à trouver une lesbienne, femme publique, comme porte-parole d’un organisme gai, n’est que le reflet d’une invisibilité plus large des lesbiennes dans la société québécoise. » – Magali Deleuze, communiqué du comité sur la visibilité des lesbiennes, Gai Écoute, 7 février 2005.

C’est aussi en 2003 qu’est célébrée la toute première Journée de lutte contre l’homophobie au Québec (aujourd’hui nommée la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie), initiée par la Fondation Émergence, le 4 juin 2003.

Plate-forme pour l’égalité des femmes « Les enjeux concernant l’égalité des femmes et des hommes et l’égalité des femmes entre elles : engagement pour une société juste et solidaire », auteur.es multiples, mars 2003.

Rapport d’enquête « Pour le dire… Adaptation des services sociaux et de santé aux besoins des lesbiennes » RQASF, mai 2003.

Au niveau politique, alors que viennent poindre les élections fédérales d’avril 2003, le RLQ est signataire, avec d’autres groupes de femmes, de la plate-forme électorale pour l’égalité des femmes « Les enjeux concernant l’égalité des femmes et des hommes et l’égalité des femmes entre elles : engagement pour une société juste et solidaire », un document contenant près de 60 recommandations à formuler aux partis politiques en campagne.

« Si, en tant que femmes, nous avons acquis certains droits à force de luttes et de revendications, nous pouvons affirmer qu’il n’en est pas de même pour toutes les femmes. Plusieurs d’entre nous subissent de la discrimination (…) amplifiée par le silence, la minimisation de son importance, voire l’oubli qui se profile autour des réalités que vivent les femmes doublement discriminées. » – Tiré de la plate-forme électorale pour l’égalité des femmes, auteur·es multiples, mars 2003.

Annonce de la formation du groupe    « Du plaisir pour les 50+ », 2003.

Du côté des enquêtes, en plus de poursuivre celles déjà amorcées (« Les droits clandestins » et « Vieillir en étant soi-même »), le RLQ siège sur le comité de santé lesbienne de l’enquête « Pour le dire… Adaptation des services sociaux et de santé aux besoins des lesbiennes », initiée par le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF). Cette enquête, publiée en mai 2003, fait état de six recommandations à l’endroit du gouvernement québécois concernant l’adaptation des services sociaux et de santé à l’égard des lesbiennes.

« Une (…) analyse des entrevues a mis en lumière les obstacles ou barrières que rencontrent les lesbiennes dans les services sociaux et les services de santé, qui sont de cinq types : discrimination hétérosexiste et lesbophobe; ignorance et manque de compétences des professionnels et professionnelles de la santé; lesbophobie et hétérosexisme intériorisés; pauvreté; [et] isolement social. » – Tiré du rapport d’enquête « Pour le dire… Adaptation des services sociaux et de santé aux besoins des lesbiennes. » (RQASF, 2003, p.183)

Enfin, poursuivant son objectif de briser l’isolement des lesbiennes âgées, le RLQ constitue son groupe d’activités « Du plaisir pour les 50+ », groupe qui propose aux intéressées des déjeuners-causeries, des sorties culturelles, des activités sportives, des ateliers créatifs et bien plus.

« Égales à qui? »

2002

« Égales à qui? »

 Signet promotionnel du nouveau site web du RLQ, 2002.

Rappelons qu’en 1999, au niveau provincial, la définition de conjoint·e de fait s’était élargie aux couples de même sexe (projet de loi 32), et qu’en 2000, le projet de loi C-23 (Loi sur la modernisation de certains régimes d’avantages et d’obligations) venait élargir les obligations et les droits conférés des conjoint·es de fait à ceux et celles de même sexe (Réseau juridique du Québec) au niveau fédéral. Néanmoins, il faudra attendre juin 2002 pour que soit sanctionné le projet de loi 84 instituant l’union civile entre des personnes de même sexe, donnant par la même occasion le droit à l’adoption pour les couples homosexuels québécois.

Mémoire « Deux – Un droit au cœur de nos vies –  La reconnaissance des conjoints et conjointes de même sexe », par Irène Demczuk et Annick Gariépy de la Table de concertation des lesbiennes et des gais du Grand Montréal (aujourd’hui le CQ LGBT) en collaboration avec la  Coalition québécoise pour la reconnaissance des conjoints et conjointes de même sexe, 1999.

À priori, le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ-QLN) avait formulé ses revendications dans son mémoire « Égales à qui? » en réponse à l’avant-projet de loi de 1999 (Projet de loi 32). Ce mémoire avait été constitué grâce aux consultations que le RLQ avait menées durant son colloque de 1998 sur le sujet. Au cours de la même année, le RLQ a été signataire du mémoire « Deux, un droit au cœur de nos vies », de la Table de concertation des gais et lesbiennes du Grand Montréal (TCGLQ, maintenant le CQ LGBT)  et de la Coalition pour la reconnaissance des conjoints et conjointes de même sexe, coalition dont faisait partie le RLQ jusqu’aux gains réalisés pendant l’année 2002.

Mémoire «Égales à qui ?» en réponse à l’avant-projet de loi instituant l’union civile des personnes de même sexe, modifiant ainsi le Code civil du Québec et d’autres dispositions législatives, présenté à la Commission des institutions de l’Assemblée nationale en janvier 2002.

Il est important de noter que l’union civile était originellement envisagée comme un statut conjugal réservé uniquement aux couples de sexes opposés. Heureusement, sa définition a été élargie lors de la sanction de la loi, et ce, grâce aux pressions de la communauté lesbienne et gaie du Québec.

Enfin, c’est au terme de cette année marquée par de grands changements législatifs que le RLQ lance son nouveau site web, hébergé par l’Association des lesbiennes et des gais sur internet (ALGI) pendant près d’une décennie.

Article du Montréal Métropolitain, « L’union civile est ouverte aux gais et aux hétérosexuels », le 26 avril 2002.

Couverture du Voir « J’ai deux mamans  – L’homoparentalité enfin reconnue par l’État », mai 2002.