« De l’Espoir à l’Horizon »

Dépliant de recrutement des membres « Quand les dames de cœurs [sic] décident de mettre des as dans leur jeu », circa 2000.

2000

« De l’Espoir à l’Horizon »

Nouvelle identité visuelle du RLQ, 2000.

Le nouveau millénaire s’amorce avec de nouveaux projets qui s’adressent spécifiquement aux besoins des lesbiennes aînées. On lance d’ailleurs un projet parapluie nommé « De l’Espoir à l’Horizon », qui s’étendra sur plusieurs années et ayant comme objectif, à court terme, le déploiement d’une ligne téléphonique de soutien aux lesbiennes aînées qui vivent de l’isolement. Malheureusement, cette action ne verra pas le jour, faute de moyens. Néanmoins, cela n’a pas freiné l’ambition du Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN) d’élargir son implication auprès des lesbiennes aînées dans de futurs projets.

D’ailleurs, c’est cette même année que le RLQ participe à titre de partenaire à une recherche, menée par l’Université McGill, intitulée « La recherche sur les besoins en santé et services sociaux des aîné-es gais et lesbiennes et de leurs familles : une exploration dans quatre villes canadiennes », publiée en 2006.

Le 23 septembre, à l’UQÀM, la Table de concertation des lesbiennes et des gais du Québec (TCLGQ, devenu le Conseil québécois LGBT) organise un colloque intitulé « Nos communautés en marche » afin de préparer la venue de la 2e édition des États généraux de la communauté, prévue en 2004. Le RLQ a l’opportunité d’y donner un atelier sur la santé des lesbiennes, en collaboration avec Projet10 et Cap-Sida Montérégie, alimentant entre autres des discussions sur l’adaptation des services sociaux et des services de la santé, ainsi que sur le vieillissement des lesbiennes.

Des Québécoises à la Marche des femmes de New York, le 17 octobre 2000.

L’incontournable événement de l’année 2000 est sans conteste la Marche mondiale des femmes (MMF). Néanmoins, des modifications ont été apportées sans consultation des parties concernées : les « revendications lesbiennes » figurant au sein des revendications mondiales et nationales ont en effet été remplacées par le terme plus générique « orientation sexuelle ». De ce fait, le collectif Amazones d’hier, lesbiennes d’aujourd’hui (AHLA) se désiste, argumentant que « ce qui n’est pas nommé n’existe pas ».

« (….) Notre groupe a décidé de se retirer de la Coalition [contre la violence et la pauvreté/COCO-MMF] ainsi que de la Marche mondiale. Cette décision est survenue après la lecture des documents concernant les revendications mondiales et nationales de la Marche. (…) Nous savions qu’il était impossible de revenir sur les termes des revendications 10 et 11 au niveau mondial. Cependant, nous avions pensé qu’il aurait été possible que les lesbiennes soient nommées dans toutes les revendications nationales. Il n’en est rien. » – Lettre de désistement d’AHLA à l’intention de la COCO-MMF, Christine Serra, circa 1999.

« La marche mondiale des femmes : à chaque jour son thème ».  La Presse, 10 octobre 2000. Photo : Alain Roberge.

Le RLQ a presque emboîté le pas, mais après réflexion, il prend la décision de tout de même participer aux marches de Washington, New York, Ottawa, Montréal, du Nord (Saint-Laurent) et enfin à celle de l’Est (Hochelaga), faisant une escale au Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (aujourd’hui le CC LGBTQ+) afin d’y prononcer de vive voix les revendications lesbiennes préalablement choisies. Cette action fut accompagnée d’une lettre de déception dédiée aux entités concernées :

« Il a toujours été clair, depuis le début de l’organisation de cette marche, que le RLQ était l’organisme représentant les lesbiennes. Or, la façon dont certaines décisions regardant les revendications lesbiennes ont été prises ne semble pas respecter cet état de fait. Le texte de la revendication sur la discrimination envers les lesbiennes (…) a été mis de côté et la version finale des revendications lesbiennes n’a pas été approuvée par le RLQ. Le texte inclus dans les revendications québécoises ne respecte en rien les propositions faites par nos membres lors des assemblées spéciales sur la question. » – Lettre de déception du RLQ adressée au COCO de la MMF, 19 novembre 1999.

La fin de cette année mouvementée donne lieu à la modification de l’identité visuelle du RLQ. En effet, le nouveau logo créé par Josée Bélisle sera adopté jusqu’en 2013.

Affiche promotionnelle de « La danse du Thé » au bar Sisters, 30 avril 2000.

« Grand succès pour la Marche des femmes : Un mouvement solidaire a pris forme », par Claudine Metcalfe, dans Fugues, novembre 2000.