Habitations Lavande

« Oui au mariage entre conjoints homosexuels », dans le journal Métro, 18 juin 2003.

2005

Habitations Lavande

L’année 2005 est marquée par le lancement tant attendu de deux études, soit « Vieillir en étant soi-même » et « Être femme et lesbienne dans un métier traditionnellement masculin ». Le lancement est réalisé le soir de la Saint-Valentin sous le thème « Porto et chocolat » au Pavillon J.-A.-DeSève de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM).

L’étude sur l’adaptation des services résidentiels pour les lesbiennes âgées (Vieillir en étant soi-même), initiée par le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ/QLN), démontre l’isolement majeur des lesbiennes âgées. Face à ce constat, le RLQ participe à la formation d’un comité nommé les Habitations Lavande, nourrissant l’espoir d’ouvrir une résidence pour lesbiennes âgées semi-autonomes dont le nom serait la « Résidence Jeanne d’Arc Jutras », en hommage à l’auteure lesbienne du même nom. Néanmoins, et ce, malgré des efforts soutenus du comité pendant cinq ans, l’absence d’un lieu convenable met un terme au projet.

Le RLQ, via son implication dans le comité-conseil : lesbiennes du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS), contribue à l’élaboration du Plan de développement et de consolidation des RQCALACS. Ce plan, présenté au ministre de la Santé et des Services sociaux Philippe Couillard, a pour objectif de dresser une estimation des besoins en matière d’intervention auprès des victimes d’agression sexuelle.

Proposition d’esquisse de la couverture du rapport « Vieillir en étant soi-même », circa 2005. 

C’est également cette même année qu’a lieu la première édition de la toute nouvelle mouture de la Journée de Visibilité Lesbienne (JVL) organisée par Gai Écoute (aujourd’hui Interligne), sous forme d’un colloque intitulé  Les lesbiennes sortent au Centre Saint-Pierre. Parmi les organisations participantes, on compte la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Égale Canada, la revue Treize, l’Association des mères lesbiennes du Québec (aujourd’hui la Coalition des familles LGBT) et bien sûr le Réseau des Lesbiennes du Québec. Rappelons qu’une telle journée n’avait pas eu lieu depuis 1992 et qu’avant cette date ces journées se nommaient Journées d’Inter-Actions Lesbiennes .

« Les lesbiennes existent; pourtant on ne les voit pas, on ne les entend pas. Manifestement, elles ne sont pas encore sorties du placard sur la place publique. » – Magalie Deleuze, tiré de l’invitation au colloque sur la visibilité lesbienne « Les lesbiennes sortent », 7 février 2005.

L’année est marquée par un événement majeur pour nos communautés, et ce, à l’échelle du pays, puisque le 20 juillet 2005 le mariage civil des personnes de même sexe est légalisé par la sanction du projet de loi C-38 au Parlement du Canada. Notons qu’avant cette date, « des décisions de tribunaux avaient déjà rendu le mariage entre conjoint[e]s de même sexe légal dans neuf des treize provinces et territoires canadiens [depuis] 2003 » (Mariage homosexuel au Canada, via Wikipédia, consulté le 11 novembre 2021).

Ceci étant dit, historiquement, c’est d’abord le mariage religieux qui précède le mariage civil pour les personnes de même sexe au Canada puisque c’est plutôt en janvier 2001 qu’a été célébré le premier double-mariage homosexuel entre Kevin Bourassa/Joe Varnell et Anne/Elaine Vautour (Bourassa K. et Varnell J. (2002). Just Married: Gay Marriage and the Expansion of Human Rights. Éditions Doubleday Canada; HB W/DJ éditions.) par la Metropolitan Community Church of Toronto, bien avant que l’État ne l’autorise.

Au Québec, c’est en mars 2004 que le premier mariage civil entre deux hommes homosexuels, Michael Hendricks et René Leboeuf, est célébré au palais de justice de Montréal à la suite d’un jugement de la Cour d’appel du Québec.

« Le mariage gai est officiellement légal », dans le journal Métro, 21 juillet 2005. 

Rapport de l’étude « Le défi de l’adaptation des services résidentiels aux besoins des lesbiennes âgées », par Line Chamberland et Johanne Paquin, 2005.