Doublement discriminées

2003

Doublement discriminées

Pour la visibilité des lesbiennes, 2003 constitue sans doute une année charnière, notamment avec la création du comité de visibilité lesbienne de Gai Écoute (aujourd’hui Interligne). Ce comité, sur lequel le Réseau des Lesbiennes du Québec (RLQ-QLN) siège avec d’autres organismes représentant les lesbiennes, sera tributaire de la création des premiers colloques sur la visibilité lesbienne.

« L’invisibilité des lesbiennes dans la société québécoise et jusqu’à un certain point dans la communauté gaie est devenue, de l’avis de plusieurs d’entre nous, un problème majeur pour l’épanouissement des lesbiennes et plus généralement pour celui de nos organismes. La difficulté à trouver une lesbienne, femme publique, comme porte-parole d’un organisme gai, n’est que le reflet d’une invisibilité plus large des lesbiennes dans la société québécoise. » – Magali Deleuze, communiqué du comité sur la visibilité des lesbiennes, Gai Écoute, 7 février 2005.

C’est aussi en 2003 qu’est célébrée la toute première Journée de lutte contre l’homophobie au Québec (aujourd’hui nommée la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie), initiée par la Fondation Émergence, le 4 juin 2003.

Plate-forme pour l’égalité des femmes « Les enjeux concernant l’égalité des femmes et des hommes et l’égalité des femmes entre elles : engagement pour une société juste et solidaire », auteur.es multiples, mars 2003.

Rapport d’enquête « Pour le dire… Adaptation des services sociaux et de santé aux besoins des lesbiennes » RQASF, mai 2003.

Au niveau politique, alors que viennent poindre les élections fédérales d’avril 2003, le RLQ est signataire, avec d’autres groupes de femmes, de la plate-forme électorale pour l’égalité des femmes « Les enjeux concernant l’égalité des femmes et des hommes et l’égalité des femmes entre elles : engagement pour une société juste et solidaire », un document contenant près de 60 recommandations à formuler aux partis politiques en campagne.

« Si, en tant que femmes, nous avons acquis certains droits à force de luttes et de revendications, nous pouvons affirmer qu’il n’en est pas de même pour toutes les femmes. Plusieurs d’entre nous subissent de la discrimination (…) amplifiée par le silence, la minimisation de son importance, voire l’oubli qui se profile autour des réalités que vivent les femmes doublement discriminées. » – Tiré de la plate-forme électorale pour l’égalité des femmes, auteur·es multiples, mars 2003.

Annonce de la formation du groupe    « Du plaisir pour les 50+ », 2003.

Du côté des enquêtes, en plus de poursuivre celles déjà amorcées (« Les droits clandestins » et « Vieillir en étant soi-même »), le RLQ siège sur le comité de santé lesbienne de l’enquête « Pour le dire… Adaptation des services sociaux et de santé aux besoins des lesbiennes », initiée par le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF). Cette enquête, publiée en mai 2003, fait état de six recommandations à l’endroit du gouvernement québécois concernant l’adaptation des services sociaux et de santé à l’égard des lesbiennes.

« Une (…) analyse des entrevues a mis en lumière les obstacles ou barrières que rencontrent les lesbiennes dans les services sociaux et les services de santé, qui sont de cinq types : discrimination hétérosexiste et lesbophobe; ignorance et manque de compétences des professionnels et professionnelles de la santé; lesbophobie et hétérosexisme intériorisés; pauvreté; [et] isolement social. » – Tiré du rapport d’enquête « Pour le dire… Adaptation des services sociaux et de santé aux besoins des lesbiennes. » (RQASF, 2003, p.183)

Enfin, poursuivant son objectif de briser l’isolement des lesbiennes âgées, le RLQ constitue son groupe d’activités « Du plaisir pour les 50+ », groupe qui propose aux intéressées des déjeuners-causeries, des sorties culturelles, des activités sportives, des ateliers créatifs et bien plus.